Updated: May 18
Êtes-vous intéressé par le concept de “net-zéro” et curieux de savoir comment le mettre en œuvre dans votre entreprise ? Vous voulez en savoir plus sur les stratégies et les mesures qui ont un impact ? Lisez ce qui suit pour mieux comprendre les stratégies efficaces pour atteindre le niveau “net-zéro”.

En un coup d’œil
- Pendant longtemps, la discussion sur le changement climatique a été centrée sur la réduction des émissions de GES (gaz à effet de serre). Récemment, le débat est passé de la simple “réduction” à “l’annulation” des émissions.
- Le taux net zéro est atteint lorsque les émissions mondiales de GES sont contrebalancées, ou neutralisées, par des absorptions de GES de même volume.
- La compensation des émissions doit être considérée comme un dernier recours lorsqu’on cherche à atteindre le zéro net ou la neutralité carbone. En effet, la réduction des émissions est la condition préalable et ne doit pas être remplacée par la compensation.
- Pour atteindre le niveau net zéro de la manière la plus durable possible, il convient d’utiliser la hiérarchie énergétique. Cette hiérarchie donne la priorité à la réduction de la consommation d’énergie par rapport à la production d’énergie renouvelable et à la compensation des émissions.
- Contribuer à l’objectif “net-zéro” peut conduire à une efficacité accrue, à une réduction des coûts énergétiques et préparer votre entreprise pour l’avenir.
Qu’est-ce que net-zéro ?
Dans notre récent article intitulé “Pourquoi le “net-zéro” devrait-il être le prochain objectif de votre entreprise ?“, vous trouverez de plus amples informations sur la définition du “net-zéro”. Cette section consiste en un bref récapitulatif de cet article. Pour plus d’informations, nous vous recommandons de lire l’article complet ici.
Le GIEC définit les “émissions nettes nulles” comme “l’état dans lequel les émissions anthropiques de GES ne s’accumulent plus dans l’atmosphère, mais sont équilibrées par les absorptions anthropiques au cours d’une période donnée”[1]. En d’autres termes, les émissions nettes nulles sont atteintes lorsque les émissions mondiales de GES sont contrebalancées, ou neutralisées, par des absorptions de GES du même volume.
Cela ne signifie pas que l’objectif “zéro” nécessite l’arrêt complet des émissions de GES. L’une des façons de se rapprocher de l’objectif “net zéro” consiste à compenser les émissions de GES par l’utilisation d’énergies renouvelables ou par la “compensation des émissions”, par exemple en plantant des arbres qui absorbent la totalité des émissions de GES émises. Lorsque les émissions de GES sont complètement équilibrées, la somme finale des émissions dans l’atmosphère est nulle, d’où le nom de “net-zéro”. Dans cet article, nous nous concentrerons sur l’aspect système énergétique des émissions et sur la manière de réduire ces émissions autant et aussi efficacement que possible. L’approvisionnement en énergie étant le secteur le plus important en termes d’émissions de GES en 2019 dans l’UE, la réduction de la demande énergétique peut avoir un impact significatif sur les émissions totales de GES.

La hiérarchie énergétique en tant qu’orientation
Une stratégie courante pour prétendre à la “neutralité carbone” et aux “émissions nettes nulles” consiste à acheter des crédits et des certificats carbone à faible coût. Toutefois, cette stratégie de ” compensation ” ne vise qu’à limiter les dégâts une fois que les GES ont déjà été émis et ne s’attaque pas à la cause profonde des émissions de GES. Pour être crédible, une revendication de “neutralité” ou de “net-zéro” doit être alignée sur l’ambition fixée par l’Accord de Paris, qui ne peut être atteinte uniquement par la compensation. Pour réduire l’impact des émissions de GES des champs d’application 1 et 2 de la manière la plus efficace et la plus effective, nous recommandons de suivre la hiérarchie énergétique, comme le montre la figure 2.

Étape 1 : Économie d’énergie
La première étape consiste à éviter d’émettre des GES en réduisant ou en éliminant la consommation d’énergie et les déchets inutiles. En effectuant un audit énergétique, il est possible de détecter les fuites inutiles. Il peut s’agir, par exemple, de lumières laissées allumées alors qu’il n’y a personne dans la pièce ou de chauffages allumés trop tôt ou éteints trop tard. De simples changements, tels qu’un détecteur de présence pour les lumières ou des changements de comportement dans l’utilisation des machines, peuvent déjà avoir un impact significatif et permettre d’économiser directement de l’argent. Le remaniement de la conception de l’usine ou de l’installation peut aboutir à l’élimination de certaines machines, voire d’installations entières, ce qui permet de réduire considérablement la consommation d’énergie.
Étape 2 : Efficacité énergétique
Après avoir réduit la consommation d’énergie en éliminant les processus inutiles, l’amélioration de l’efficacité énergétique permet de réduire encore davantage la consommation en diminuant les pertes d’énergie. Cela concerne à la fois le côté demande et le côté offre du système énergétique. Les améliorations du côté de la demande sont souvent obtenues en utilisant des installations plus modernes et à haut rendement, en réduisant les pertes par frottement et les pertes de chaleur. Un audit énergétique plus approfondi permet de détecter les possibilités d’amélioration de l’efficacité énergétique. Ces opportunités peuvent être à petite échelle, comme le remplacement des ampoules et des lampes halogènes par des LED, et à grande échelle, en modernisant les vieilles machines pour les remplacer par de nouveaux modèles (économes en énergie). Tout comme l’étape d’économie d’énergie, les mesures visant à améliorer l’efficacité énergétique ont également un délai de récupération relativement court.
Étape 3 : Les énergies renouvelables
L’étape suivante consiste à s’assurer que la demande d’énergie restante peut être satisfaite par des sources d’énergie propres telles que l’énergie éolienne et solaire. La possibilité de produire localement de l’énergie à partir de sources renouvelables est préférable à l’importation en raison de problèmes tels que les pertes de transport et la congestion du réseau[2]. Avec l’augmentation actuelle de la demande d’énergie et de l’offre d’énergie renouvelable, la congestion du réseau devient un problème important. Plusieurs opérateurs de réseau ont déjà cessé de connecter les installations d’énergie renouvelable au réseau afin d’en assurer la stabilité.
En outre, l’énergie renouvelable autoproduite est presque toujours plus rentable, car elle diminue la demande d’énergie externe, ce qui réduit les coûts énergétiques. En coordonnant la production et la consommation d’énergie, l’énergie renouvelable peut être utilisée encore plus efficacement. Par exemple, en adaptant l’utilisation des machines lourdes au moment où le soleil est le plus brillant, l’énergie solaire générée peut être directement utilisée. Si cette coordination n’est pas (totalement) possible, le stockage de l’énergie, comme les batteries, peut être utilisé pour combler le décalage horaire.
Étape 4 : Énergie à faible teneur en carbone
Pour certaines applications, les énergies renouvelables ne sont pas (encore) une option. Dans ces cas, les technologies à faible émission de carbone peuvent souvent être appliquées. Les options sont le gaz naturel, l’hydrogène bleu[3] ou d’autres combinaisons avec le captage et le stockage du carbone (CCS) ou le captage et l’utilisation du carbone (CCU). Par exemple, la production d’acier émet intrinsèquement du CO2. En captant ces émissions et en les stockant, le CO2 n’est pas libéré dans l’atmosphère. Cependant, le CCU et le CCS ne sont pas encore suffisamment développés pour être mis en œuvre à grande échelle.
Étape 5 : Énergie conventionnelle avec compensation
Lorsque ni les énergies renouvelables, ni les technologies à faible émission de carbone, ni le CSC ne sont des options valables, la dernière étape consiste à compenser les émissions par une compensation carbone. Il s’agit clairement de l’option la moins souhaitable et elle ne devrait donc être utilisée que lorsqu’aucune autre méthode n’est suffisante. La compensation ne s’attaque pas au problème des émissions de gaz à effet de serre à la racine, mais constitue uniquement une mesure visant à limiter les dégâts.
Comment votre organisation pourrait-elle bénéficier d’une stratégie “zéro émission” ?
L’utilisation de la hiérarchie énergétique pour rendre votre entreprise plus “nette zéro” présente de nombreux avantages. Non seulement vous pouvez avoir un impact réel sur l’atténuation du changement climatique, mais les trois premières étapes peuvent également réduire considérablement vos coûts énergétiques. La réduction de la consommation d’énergie a un impact rapide et durable, et le délai d’amortissement des énergies renouvelables est de plus en plus court chaque année. En outre, cette stratégie s’aligne sur les grandes ambitions de l’Accord de Paris et peut contribuer à les atteindre. Elle rend crédible votre demande de réduction à zéro des émissions de portée 1 et 2. À long terme, elle pourrait même se traduire par des avantages fiscaux ou des opportunités commerciales réservés aux entreprises qui se sont engagées dans la voie de l’objectif “zéro émission”.
Le fait d’amener votre organisation à un niveau net zéro par le biais de la hiérarchie énergétique permettra d’accroître l’efficacité, de réduire les coûts énergétiques et de préparer votre organisation pour l’avenir.
Intéressé par le concept “net-zéro” ?
Contactez Ludwig Carton (en Belgique) et Mick Richards (aux Pays-Bas) pour savoir comment Greenfish peut vous aider à démarrer cet ambitieux voyage.
[1] Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. 2018. Annexe I : Glossaire [Matthews, J.B.R. (ed.)]. In : Réchauffement global de 1,5°C. Rapport spécial du GIEC sur les incidences d’un réchauffement planétaire de 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels et les trajectoires d’émissions mondiales de gaz à effet de serre correspondantes, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale à la menace du changement climatique, du développement durable et des efforts d’éradication de la pauvreté. [Online].
[2] La congestion du réseau se produit lorsque la demande ou l’offre d’électricité est supérieure à ce que le réseau peut gérer.
[3] Il existe actuellement quatre “couleurs” d’hydrogène, en fonction de l’impact environnemental des processus de production. L’hydrogène vert est produit par l’électrolyse de l’eau à l’aide d’énergies renouvelables. L’hydrogène gris et brun est fabriqué à partir de combustibles fossiles et les processus de production produisent également des GES. Pour l’hydrogène bleu, ces GES sont captés ou stockés pour éviter leur émission.